Anissa (Agnès), 23 ans, vit depuis 2 ans avec Kamel 25 ans, en union libre, sans acte de mariage, vient me voir et me pose le problème : « J’ai embrassé l’Islam depuis 1 an et je ne peux plus vivre de cette manière et pour légaliser la situation, on m’a dit de m’adresser à vous pour faire le « hlal ». Kamel, n’ose pas venir. Comment devons nous faire ? »
Amine (Denis), 24 ans, connaît Karima, 28 ans, fervente pratiquante, viennent me voir tous les deux : « Salam Aleikoum, voici, mon mari s’est converti il y a 6 mois, et on veut se marier. On veut juste faire la fatiha. » Karima se lance sur une explication des règles du mariage et qu’elle ne voulait pas passer par la mairie.
Abdelkhalek fréquente Hélène depuis quatre ans, et il vient de commencer à pratiquer depuis six mois, sachant que ce n’était pas conforme, il s’adresse à la mosquée et me demande : « Je veux faire le hlal, et on m’a dit de venir ici à la mosquée. » Je lui dit : « C’est très bien que des jeunes pensent au mariage et tu veus faire cela quand ? » Il me dit : « Le plus tôt possible ! » Il s’était renseigné, à priori, dans d’autres mosquées où on lui avait explique que c’était rapide, en deux temps trois mouvements c’était fait ! Je lui demande : » Avez-vous pris un rendez-vous à la mairie ? » Il me dit : » Non. En fait, on veut juste faire le hlal, sans passer à la mairie. Je me suis renseigné, ce n’est pas obligatoire !! » Je lui demande : « Et pourquoi, tu ne veux pas aller à la mairie ? » La réponse me surprit : « En fait, je ne suis pas sûr, que ça marche et si elle m’aime vraiment, et si je l’aime vraiment pour l’épouser ! » Je lui répondis : « Depuis quatre ans, que vous vivez ensemble, tu n’as pas pu t’en assurer, c’est au moment d’être sérieux, que tu te désengages. Tu crois que tu vas changer de femme comme tu changes de chemise le matin pour aller au boulot ? »
Ces trois histoires vraies, (j’ai changé les prénoms par souci d’anonymat), montrent la crédulité des jeunes musulmans sur la question du mariage. A vrai dire, il faut les comprendre et aussi d’être indulgent avec eux, car cela partait d’une bonne intention mais en complète ignorance.
Alors, mes chères jeunes soeurs, et cher frères, mais aussi aux parents, je vous présente brièvement la marche à suivre pour sceller votre union conformément aux préceptes de l’Islam.
Tout d’abord, le mariage rentre dans le cadre des contrats et des transactions. Dans le livre de jurisprudence islamique, il est classé comme tel et donc, subit les mêmes règles de contrat. C’est un contrat civil et doit donc être consigné au niveau de la mairie ou du consulat, en tout cas sous une autorité compétente. Cette autorité permet de préserver les droits de l’époux et de l’épouse en cas de conflits, de divorce ainsi que les obligations qui découlent de cette union.
La validité du mariage en Islam repose sur quatre piliers essentiels sans lesquels le mariage n’est pas valide et où que le contrat de mariage est caduque, à savoir :
1. La formulation claire de la demande et de l’acceptation du mariage dans un langage que tout le monde comprend et qui ne prête pas à confusion ni sur la demande, ni sur les personnes concernées. Exemple : « Bismillah, prière et salut sur le Prophète (PSL), je demande la main de ta fille Fatima (précisez le prénom, on ne sait jamais !), selon la loi de Dieu et la Tradition de son Prophète. » Et le père ou la fille de répondre : « Je te donne la main de ma fille Fatima, selon la loi de Dieu et la Tradition de son Prophète » Et l’époux de répondre : « J’accepte ». J’aime bien le mot « Qaboul » chez nos frères indiens, pour dire l’acceptation du mariage.
2. Deux témoins minimum choisis parmi des personnes justes et pieuses, autant que faire se peut, personnes qui seront prêtes à témoigner si cela est requis dans un conflit ou devant un tribunal. Bien entendu, ils doivent être présents. Une jeune fille m’avait informé, après avoir réalisé qu’elle n’était pas réellement mariée après deux ans de vie commune, que son mariage s’était fait par téléphone, un des témoins étant absent et elle même on l’avait juste appelée au téléphone !! C’est sidérant !
3. Le tuteur de la fille ou son représentant légal, ou qu’elle désigne, son père, son frère, son oncle, où à défaut elle même dans certaines conditions.
4. La dot ou cadeau de mariage, qui représente un présent que le mari offre à sa femme. Aucun montant, ni règle n’a été édictée dans ce sens mais le geste constitue en soi quelque chose d’important. Mon jeune frère ! selon la valeur que ta femme a à tes yeux et dans ton coeur, la dot doit le refléter sans être dépensier ou prendre un crédit-mariage dans une banque !
L’Imam Malik, (qu’Allah lui fasse miséricorde), a rajouté un cinquième pilier qui est l’annonce publique du mariage et ce qu’on appelle la fête de noces, dans le but est d’informer les gens, les proches, le voisinage que telle fille est l’épouse de tel jeune homme. Cela constitue aussi, un départ pour le couple avec les présents de la famille, les listes de mariage et autres.
Par le terme « hlal » ou la « fatiha », les futurs époux se réfèrent à ces quatre piliers, conditions qui peuvent être réalisés devant un imam et le mariage est déclaré. Ces jeunes époux oublient, que malheureusement, en cas de conflit, aucun droit, surtout celui de la femme, ou des enfants n’est préservé. D’autant plus, que la plupart du temps, on ne retrouve plus l’imam contracteur, ou celui-ci oublie s’il a célébré ce mariage !! Franchement, ce n’est pas sérieux !
La fatiha, est pratiquée dans les pays musulmans, où le droit est préservé, mais le mariage est enregistré auprès des personnes mandatés. Au maroc, ce qu’ont appellent « oudoul », équivalents des témoins, mais fonctionnaires de l’état, consignent dans leur registre le mariage même si cela est fait à la maison. La plupart des familles considèrent, la fatiha, comme seulement des fiançailles. Et cela ne donne le droit, ni à des baisers, ni à des flirts, ni à s’isoler avec sa femme tant que l’union n’a pas été scellée.
Le mariage en mairie rassemble trois des quatre piliers du mariage et rien n’empêche que tu t’entends avec ta femme sur la dot et voilà, un mariage heureux en bonne et due forme. Et croyez moi, le bonheur que vous avez à vivre ensemble sachant que vous avez entamé votre vie de couple selon les principes de votre foi, est immense.
Maintenant, pour finir sur une note positive, grâce à Dieu, al-hamdou lillah, cette pratique tend à disparaître avec la prise de conscience de l’importance de l’institution du mariage et les enseignements de l’Islam en cette matière. Et un conseil à mes frères imams, agissant la plupart du temps par ignorance, que cette pratique est punie par la loi et qu’ils risquent non seulement une grosse amende mais aussi la prison.
Alors, chères soeurs et chers frères, je vous félicite de vous diriger vers le mariage pour sceller votre amour, et entamer un projet de vite et de fonder un foyer, éduquer des enfants.
Et qu’Allah vous bénisse, bénisse votre union et unit entre vous dans le bien. Et dans les prochains articles, nous aurons l’occasion de discuter de la vie de couple en Islam.
Mourad
Selem alykoum,
Je me permet de t’écrire pour commenter ton article que je trouve très réaliste il reflète bien les jeunes de notre socièté
par ailleurs j’ai appris la vériter en ce qui consite le mariage en islam.
Merci pour cet article
Juste une question es ce que la fatiha est obligatoire parceque selon certain imam c’est une bid3a ?
Merci de me répondre
Salam,
La fatiha, désigne traditionnellement la récitation de Sourate El-Fatiha (L’ouverture), entre les familles après accord pour le mariage, par bénédiction. Elle ne consiste aucunement en un acte islamiquement valable. On ne peut le qualifier de bid3a car réciter la fatiha à cette occasion n’est pas considérée une adoration. C’est une lecture bénie du Coran.