Chères sœurs, chers frères, j’entends ici et là s’élever des plaintes concernant des affaires de couple et j’entends des souffrances de frères et de sœurs dans leur relation au foyer et ne ressentent pas cette sérénité et cette stabilité dont Allah a fait la finalité atteinte à travers le mariage.
Finalité du mariage
Nous avons une perception du mariage différente, selon la culture d’origine, selon les expériences vécues ou entendues. Les séries TV ne manquent pas d’irriguer l’imaginaire des femmes et des hommes quant à la relation de couple rêvée, et les psy proposent des solutions rocambolesques sans parler d’émission radio prônant une relation de couple très ouverte, on va dire !
Cependant, l’être humain désire au fond de lui trouver sa moitié qui le complète, son âme sœur comme on dit, qui le comble et auprès de laquelle il trouve le bonheur et la quiétude. Allah (ST) qui a créé cet être humain, nous en donne le mode d’emploi. « De toute chose Nous avons créé un couple. Peut-être serez-vous amenés à y réfléchir ? » [Az-Zariyat, 51 – V49] Cette relation entre un homme et une femme est un signe – Âyah – de Dieu : « Et c’en est un autre [signe] que d’avoir créé de vous et pour vous des épouses afin que vous trouviez auprès d’elles votre quiétude, et d’avoir suscité entre elles et vous affection et tendresse. En vérité, il y a en cela des signes certains pour ceux qui raisonnent. » [Ar-Rum, les romains, 30 – V21] Et dans ce verset, Allah précise que la finalité du couple est de trouver la quiétude et la sérénité et de créer une relation basée sur l’affection et la tendresse.
Ce n’est pas un coup de foudre, un coup de grisou, ou une rencontre fortuite ou un essai momentané pour « voir si ça marche » comme disent certains, mais, une relation de respect, d’affection, d’estime, qui permet de réaliser le projet de l’humanité qui découle de cette relation de couple.
Aucune place à l’égoïsme, à l’individualisme, on apprend à vivre à deux pour un projet de vie commun. Ainsi, appréhender l’avenir de couple de cette manière, améliore et éclaircit la façon de choisir son âme sœur et son binôme.
Je reviendrai sur le choix de l’époux et de l’épouse et sur la naissance du foyer. Regardons maintenant quelle attitude doit l’époux envers son épouse !
Le mariage : acte religieux ou civil ?
Le mariage en Islam est une union qui relève, d’un point de vue jurisprudence – Fiqh – des contrats. Il est civil et doit être consigné dans un registre d’état qui permet de préserver les droits des deux contractants qui sont les époux. Certains musulmans qualifient le mariage de religieux et refusent de passer à la mairie ou au consulat et se suffisent d’un acte dit « religieux » ou « hlal » terme faussement utilisé (voir un autre article, sur le sujet sur parler-islam) sans enregistrement. Or, si vous prenez un livre de jurisprudence, le mariage se trouve dans la partie des mouamalates (transactions) ou ouqouds (actes ou contrats) et la législation islamique stipule quelques règles d’ordre administratif et d’ordre moral. Ainsi, j’invite mes sœurs et mes frères, à aller rapidement résoudre leurs situations si aucun acte n’a été effectué auprès des services de l’état, soit en mairie pour les nationaux ou au consulat pour les résidents. Et c’est cela le sérieux et la preuve de l’amour que vous vous portez car c’est un amour engageant.
Le mahr ou çadaq
Traduit par Dot ou Douaire, il représente un cadeau que la mari donne à sa femme sous forme d’argent la plupart du temps ou d’autres formes. Il est la propriété exclusive de la femme qui peut en disposer comme elle l’entend et n’appartient à personne d’en jouir sans son autorisation. Allah dit en ce sens : « Remettez à vos femmes leur dot en toute propriété. Mais si elles vous en abandonnent une partie, de bon gré, vous pouvez en disposer en toute tranquillité. » [An-Nisae, les femmes, 4 – v4]. La législation musulmane n’a pas précisé le montant de la dot car les gens se différencient dans la richesse et la pauvreté et dans la largesse et dans l’étroitesse de vie. Cependant, la dot doit avoir une valeur, sans pour autant qu’elle atteigne des valeurs excessives que l’Islam déteste. Bien au contraire, le Prophète (PSL) a encouragé à une dot modérée comme signe de bénédiction du mariage, afin de faciliter l’accès au mariage aux gens.
D’après, Aïsha – qu’Allah agrée – le Prophète (PSL) disait : « Le mariage ayant la plus grande bénédiction est celui qui s’accomplit avec une faible charge« . Et Allah (ST) attire notre attention sur les excès en toute chose : « Ô fils d’Adam ! Mettez vos plus beaux habits à chaque prière ! Mangez et buvez en évitant tout excès ! Dieu n’aime pas les outranciers. » [Al-Aaraf, 7 – v.31]
L’ameublement de la maison
Il est laissé traditionnellement à la femme alors qu’elle n’a aucune obligation à le faire. C’est à l’époux que revient la charge d’équiper la maison et de la meubler en fonction du nécessaire à la vie de couple. Toutefois, les us et coutumes courent de telle façon que c’est la femme qui équipe sa maison et la décore selon son goût. Si elle utilise sa dot pour cela, l’équipement lui appartient.
Les charges et les dépenses du foyer
À l’homme revient la charge de son épouse et de son foyer. Il se doit de subvenir à ses besoins de subsistance, d’habitation, d’habillement, de service et de médication même si l’épouse est riche. Allah dit : « Le père de l’enfant est tenu de pourvoir à la nourriture et à l’habillement de la mère d’une manière convenable. Mais à l’impossible nul n’est tenu » [Al Baqarah, La Vache, 2 – v233]. Ainsi, le montant des dépenses dépend des lieux et des époques et selon la rentrée d’argent de chacun, et la règle est que l’homme ne doit ni être dépensier, ni avare. Allah dit en ce sens : « L’homme aisé versera une pension en rapport avec sa fortune, et l’homme aux ressources modestes paiera dans la limite de ce que Dieu lui a accordé. Dieu n’impose jamais à l’homme une charge qui excède ses moyens, mais fait plutôt succéder l’aisance à la gêne. » [At-Talaq, Le divorce, 65 – v7].
L’estime, l’affection et la tendresse
Au même titre que les enseignements de l’Islam exigent du mari d’offrir le confort matériel à son épouse et à son foyer, ils exigent de lui aussi l’apport psychologique en terme de sérénité, d’affection et la miséricorde. Ces besoins psychologiques sont peut-être les plus importants, car une fois comblés, les choses matérielles deviennent sans importance et on s’accomode du peu et on vit heureux. Allah (ST) nous le rappelle dans le premier verset cité plus haut, afin que le mari trouve auprès de son épouse la sérénité, la quiétude, et ne parle pas de garantie financière ou matérielle.
Certains maris croient fermement que la femme n’a pas besoin plus que de manger, de boire, de loger et plus rien derrière tel un objet d’art ou un animal de compagnie et c’est une grande erreur. Certaines coutumes existent encore dans des contrées où la femme porte la charge alors que l’homme marche tranquillement en fumant une cigarette ! Et cela devient une règle sociale à telle point que les jeunes filles sont éduquées de cette manière à accepter cet état de fait.
Il m’est arrivé d’entendre de mes propres oreilles, des hommes me parlant de leurs épouses n’osant pas citer son prénom, en disant – Hachak – qui veut dire littéralement : excuse moi de parler de quelque chose aussi grossière et vile devant toi – comme si le fait de citer le prénom représentait une souillure – Najass !!
Heureusement, cela reste très minoritaire et avec un peu d’éducation et de sensibilisation, ces comportements et ces conceptions disparaissent avec le temps.
Fait partie de l’estime, d’appeler son épouse par son prénom, voire un « petit-nom » gentil, qui lui montre l’amour et l’affection porté, de lui dire que des bonnes paroles, de lui sourire à chaque regard, de la câliner, et de jouer avec elle et de la taquiner.
Mon cher frère, ta femme a besoin d’une parole douce, d’un sourire radieux, d’une caresse affective, d’un baiser tendre, d’une relation affective, par laquelle elle se sent rassurée et heureuse, qui lui fait ôter les soucis et qui la rendent heureuse dans la vie.
Et il arrive parfois dans le couple que l’on ne s’entende plus, où les relations sont tendues, au point de détester sa femme, et même à ce moment là, il faut garder un bon comportement, supporter et endurer. Allah dit : « Et comportez- vous convenablement envers elles. Si vous avez de l’aversion envers elles durant la vie commune, il se peut que vous ayez de l’ aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien » [An-Nisaa, Les femmes, 4 – v.19]. Le prophète (PSL) dit : « Les plus parfaits croyants dans la foi sont ceux qui ont le bon comportement, et les meilleurs d’entre vous sont les meilleurs pour leurs épouses. »
Honorer sa femme
Honorer sa femme est le signe d’une personnalité généreuse et humilier sa femme est le signe de la bassesse et de l’ignominie. Le prophète (PSL) dit : « Ne les honore, qu’un être honorable, et ne les humilient qu’un être ignoble. »
L’honorer c’est aussi, jouer avec elle et lui tenir compagnie. Le prophète (PSL) s’amusait et jouer avec Aïsha (G), Ahmed rapporte que le prophète (PSL) disait : « Chaque jeu, avec lequel joue le fils d’Adam est un tort, sauf trois choses : tirer avec son arc, dompter son cheval, et jouer avec sa femme, ces jeux là sont justes. » Ibn Al Qayyim disait : « Le prophète dormait en son sein, et peut-être a-t-il lu le coran, alors qu’elle était en état de menstrues. Et par sa délicatesse, il lui favorisait le loisir, il la porta sur ses épaules pour regarder le spectacle des habachites alors qu’ils jouaient dans la mosquée. Il fit la course avec elle deux fois et il disait : « Le meilleur en bonté d’entre vous est le meilleur en bonté pour son épouse, et moi je suis le meilleur en bonté envers mes épouses. »
Al Ghazali disait : « Saches qu’avoir un bon comportement avec sa femme, n’est pas seulement de ne pas lui nuire mais c’est aussi, supporter le mal qu’elle peut faire et être indulgent pour lors de son inconscience ou sa colère. Suivant en cela la conduite du prophète (PSL), ses femmes contestaient ses paroles et lui répondaient, et l’une d’entre elles le boudait parfois une journée entière. Et il disait à Aïsha (G) : « Je reconnais ta colère et ta satisfaction. Elle dit : « Et comment cela ? » Il dit : « Quand tu n’es pas en colère, tu dis : Non, par le Dieu de Mohammad, et quand tu es en colère ou quand tu boudes tu dis : Non, par le Dieu de Ibrahim. » Elle répondit : « tu dis vrai ! car je ne quitte que ton prénom ! »»
Amour et protection
De même, le mari se doit de protéger sa femme et de la préserver de tout ce qui peut altérer son honneur, et nuire à sa réputation et cela fait partie de la jalousie qu’Allah aime. Attabarani rapporte d’après Ammar ibn Yassir : « Trois hommes n’entreront pas au paradis : celui qui n’est pas jaloux, et les femmes masculines, et l’alcoolique. » Ils disent : Ô Envoyé d’Allah, le dépendant à l’alcool nous le connaissons, c’est quoi le dayyouth, Il dit : « c’est celui, qui ne fait pas attention à qui entre chez lui. » Nous dîmes : « Et c’est quoi les femmes masculiones » Il répondit : « Ce sont les femmes qui cherchent à ressembler à des hommes. » Comme l’homme doit être jaloux pour sa femme, il doit cependant, être équilibré dans cette jalousie, et ne pas tomber dans l’excès et la jalousie maladive, et ne pas avoir de la suspicion, et ne pas exagérer jusqu’à l’espionner dans tous ces faits et gestes, comme regarder les contacts de son téléphone mobile, lire ses messages ou ses mails derrière son dos, car cela ne permet pas à la vie de couple de durer mais c’est un enfer aussi bien pour l’un que pour l’autre. L’Imam Ali (G) disait : «N’exagère pas dans ta jalousie, sinon, tu seras accusé dans ton épouse. »
Mohammad (PSL), le meilleur des époux
Et le plus grand modèle en cela, est notre cher Prophète (PSL) qui, malgré ses soucis et grandes préoccupations quant à transmettre le message de l’Islam, à établir la religion, à éduquer les gens, à solidifier les affaires intérieures de l’état et à protéger le pays des ennemis de l’extérieur, ajouté à cela son attachement à Son Seigneur, et sa bienveillance à l’adoration perpétuelle de son Seigneur, par le jeûne, le qiyam, la lecture du coran et le dhikr, il ne fut jamais distrait quant aux droits de ses épouses et il n’oublia ni le côté divin, ni le côté humain de la relation conjugale, en nourrissant aussi bien les sentiments et les émotions, qui ne peuvent être nourris par la nourriture du ventre et l’habillement.
Ainsi mes chères sœurs et frères, une relation se bâtit dès le départ, et quand on prend un bon départ, on a espoir d’arriver, mais, quand on prend un mauvais départ, arriver n’est pas garanti. La miséricorde doit remplir les cœurs des deux époux et la tendresse envahir la relation, dans un renouvellement permanent, car le quotidien et la routine usent et érodent les relations négligées.
Dans un prochain article, je parlerai cette fois, du devoirs de l’épouse en vers son mari, sans une relation de couple équilibrée, in cha Allah.
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Salam alaikoum,
je souhaite informé que la mosquée Othmane de Villeurbanne (69100), prévoit d’organiser sa future journée culturelle (9ème édition) du 28 février 2016, entièrement autour de ce thème: » Réussir son couple », à travers une table ronde avec échange ouvert avec le public, puis avec des petits ateliers de partages sur les thématiques de l’éducation des enfants, entende et conflits dans le couple, et enfin comment se préparer pour choisir son futur conjoint…
Les intervenants qui souhaiteraient apporter leur aide et leur participation sont prier d’écrire à l’adresse mail : contact@mosquee-othmane.fr ou via son site web.
Wa salam Alaikoum