Les musulmans dans leur contexte de vie en Europe et en France, avec les amplitudes d’horaires de travail et d’études trouvent des difficultés pour accomplir la prière à l’heure et certains se retrouvent à regrouper toutes les prières en fin de journée, une fois rentrés chez eux. Chose qu’il n’est pas permis de faire et en même temps, avec la fatigue de la fin de journée, certains cumulent des « dettes » de prières de plusieurs jours et finissent par abandonner cet important pilier de la pratique religieuse musulmane.
Aussi, le Conseil Européen de la Fatwa et des Recherches a étudié cette question et a émis un avis juridique fondé facilitant la pratique et donnant un éclairage sur le regroupement des prières et comment il doit se faire.
Voici sa décision :
Le Conseil a déclaré permis en Europe de regrouper ces deux prières (maghrib, celle du coucher du soleil, et ‘ishâ’, celle du début de la nuit) en été, lorsque l’horaire du ‘ishâ’ est tard dans la nuit ou que les repères pour déterminer cette prière sont totalement absents (comme en Suède par exemple).
Ceci a pour but d’épargner la gêne aux musulmans, d’alléger les difficultés que la communauté pourrait éprouver. Le Conseil s’appuie en cela sur les prescriptions du Coran et sur les propos d’Ibn ‘Abbâs rapportés dans le Sahih Muslim :
« Le Prophète (Paix et salut sur Lui) a regroupé les prières de zuhur (milieu de la journée) et du ‘asr (fin d’après-midi) ainsi que les prières du maghrib (crépuscule) et du ‘ishâ’ (début de la nuit) alors qu’il n’encourait aucun danger, ni n’était en voyage. On demanda à Ibn ‘Abbâs : – Dans quel but l’a-t-il fait ? Il répondit : – Pour épargner la gêne et éviter les difficultés à sa communauté. » (Rapporté par Muslim (1/490-491 – n°705) )
Il est également permis aux musulmans d’Europe de regrouper les prières de zuhur et du ‘asr durant la période hivernale. En effet, la journée étant très courte, il est très difficile pour ces musulmans d’accomplir, sur leur lieu de travail, chaque prière, en respectant l’horaire prescrit sans difficulté ni gêne.
Le Conseil rappelle que le musulman n’a pas le droit de regrouper les prières sans raison valable. Il ne faut pas non plus que le regroupement des prières devienne une habitude.
[3ème séance]
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